Un anneau

"Je ne peux ni ne veux entonner de fanfare,

Mon conte n'ayant pas d'autre prétention,

Dans son étrangeté que le bon sens condamne,

Que celle de paraître, à l'instar de Peau d’âne,

Une chose amusante en fait de fiction.

Oui, mon but, mon dessein, mon vœu, c'est qu'il amuse :

D'aucun autre souci je n'ai troublé ma Muse :

Modeste, j'ai voulu donner tout simplement

Aux Mille et une Nuits un bout de supplément.

Donc, c'est une insolite et fantasque épopée;

C'est, —en pleine chimère, — une franche équipée,

Une œuvre invraisemblable, un essor turbulent,

Une course au clocher, sans cordeau, sans balustre...

Puisse au moins quelque peu de verve et de talent

Sur le style et la forme avoir jeté du lustre [...]"

Philothée O'Neddy (anagramme de Théophile Dondey), 1811-1875, est considéré comme un "petit romantique". C'est l'auteur du recueil Feu et flamme (1833), qui eut quelque influence sur certains poètes, mais pas de succès. Du reste, la Revue du XIXe siècle pouvait affirmer, en 1867 (volume 4), avant même sa mort, que Théophile Dondey, comme d'autres "romantiques frénétiques", était "presque inconnu" à l'époque. Un Dictionnaire des pseudonymes littéraires de Georges d'Heylli déclare que ses poésies et romans sont "plus remarquables par leur singularité et leur exagération que par leur valeur et leur intérêt". Bref : c'est un représentant des Jeunes-France, à la fois dans sa poésie et dans sa production romanesque. A vous de voir comment caractériser L'histoire d'un anneau enchanté - roman de chevalerie, l'histoire de Libania, Charlemagne et l'"excellent Turpin" (et sa tentation à la Samwise Gamgee!)...

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