Les carnets de Julien Maudoux

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Les Carnets de Julien Maudoux : c'est le blog du fondateur du Grimoire d'Ulfer (Ulfer est son pseudonyme...). Au menu : soupes et mélanges, surtout tournés vers la littérature et la poésie. Avec en bonus des textes difficilement compréhensibles, mais ne vous inquiétez pas : le dictionnaire nécessaire à leur compréhension sera bientôt mis en ligne... Mais laissons la parole au rédacteur, qui se considère comme un écrivaillon :

"Ma particularité principale, c'est d'être à la fois le rédacteur de ce site, et le seul lecteur qu'il ait eu, qu'il a, et qu'il aura jamais - à moins que vous ne me détrompiez, en y laissant une marque de vie (un seul petit commentaire?). Cela me sauverait, me libèrerait dusolipsisme, sans doute, même si votre commentaire consisterait en un simple, mais direct, "c'est nul". [...]

Au milieu d'un tas de bêtises intellectuelles et d'articles incompréhensibles au commun des mortels, vous trouverez sur ces pages des extraits de mes textes maudits, et, ici et là, quelques anecdotes, littéraires ou non, dignes de rester en mémoire, ou non. Saviez-vous que le chien de George Sand, durant son adolescence, s'appelait Pluchon, dit Chlupon? Remerciez-moi : c'est bon à mettre en dissertation. Ne jamais sous-estimer le pouvoir cathartique du rire sur un professeur pressé de terminer la correction d'un énorme accumulis de copies, le dimanche soir. Vraiment. Cela pourrait au moins vous épargner un O, et, au mieux, vous octroyer un K."

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Colnet du Ravel : L'art de dîner en ville, à l'usage des gens de lettres | Commentaires : 0

J'enseigne dans mes vers comment un pauvre auteur Peut des banquets du riche atteindre la hauteur. Je dirai par quels soins, par quel heureux manège, Il saura conserver un si beau privilège, Et, sans prendre jamais un verre d'eau chez lui, S'asseoir, un siècle entier, à la table d'autrui.   Voici quelques extraits d’une œuvre de Charles Joseph Colnet Du Ravel, célèbre en son temps... Mais d’abord, quelques précisions : Colnet (7 décembre 1768 – 29 mai 1832), a été libraire, journaliste, et poète, surtout spécialisé dans la satire. C’est justement, on le comprend, à ce genre qu’appartient L’art de dîner en ville, à l’usage des gens de lettres[1], ouvrage en quatre chants dont je vous donne...

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A l'écritoire

Elucubrations sur les ouvrages et les auteurs oubliés : deux pages de mes Carnets | Commentaires : 0

« Peu de choses m'attristent davantage en littérature que de voir tant de poètes, n'ayant pourtant pas démérité, emportés par l'oubli ; même à la lecture de ceux qui ont été raillés, rejetés, mon cœur s’émeut ; et le triste sort réservé à ceux qu’avait comblés la gloire et la critique mais qu’un manque d’intérêt, qu’une médisance, ou que cette occultation que produit souvent le règne d’auteurs plus grands qu’eux sur leur époque, ont presque totalement éclipsé, m’affecte et me chagrine. Sensiblerie de littérateur des bas-fonds, incapable de porter ses maigres capacités à la considération des grandes œuvres ? Ou plutôt pressentiment qu'il a, et qu'il aura, beaucoup en commun avec ces victimes...

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Deux ou trois citations | Commentaires : 0

Quelques citations en cette rentrée littéraire. Chamfort : Ce qui fait le succès de quantité d’ouvrages est le rapport qui se trouve entre la médiocrité des idées de l’Auteur et la médiocrité des idées du Public. Les succès produisent les succès, comme l’argent produit l’argent. On se fâche souvent contre les gens de lettres qui se retirent du monde. On veut qu'ils prennent intérêt à la société dont ils ne tirent presque point d'avantage ; on veut les forcer d'assister éternellement aux tirages d'une lotterie où ils n'ont point de billet. (par rapport aux sages qui vivent dans un semi-retirement, hors des grands coups d'éclat d'événements tels que la rentrée littéraire, et tirent de leur...

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Jules Laforgue | Commentaires : 0

Juste deux poèmes de Jules Laforgue, extraits des Complaintes. Spleen   Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau, En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie, En bas la rue où dans une brume de suie Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau.   Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau, Et machinalement sur la vitre ternie Je fais du bout du doigt de la calligraphie. Bah ! sortons, je verrai peut-être du nouveau.   Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne. Des fiacres, de la boue, et l'averse toujours... Puis le soir et le gaz et je rentre à pas lourds...   Je mange, et baille, et lis, rien ne me passionne... Bah ! Couchons-nous. - Minuit. Une heure. Ah ! chacun...

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La Chastelaine de Vergi | Commentaires : 0

Voici un mini-mémoire fait en L3 lettres classiques, sur un tout petit roman très célèbre du Moyen âge, La Chastelaine de Vergi. L’œuvre que nous allons étudier est, à l’instar de maints autres textes médiévaux, anonyme. Les circonstances de son écriture, sa datation exacte, sont inconnues ; l’on peut seulement affirmer qu’elle a probablement eu lieu au milieu du XIIIe siècle. En outre, La Chastelaine de Vergi est un texte difficilement classable. Parce qu’il est encadré d’une « morale », constituant à la fois son prologue et son épilogue et arborant la forme d’une maxime, il fait songer à l’apologue. Trop long pour être ce que l’on appelle un « texte court », le récit est également trop...

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Un rêve | Commentaires : 0

e suis dans une grande librairie, de livres d’occasion, il me semble tout d’abord ; un « examen » plus minutieux malgré le flou du rêve me montre qu’en fait sur les rayonnages se succèdent, selon un classement qui m’échappe, des livres de toute sorte : il y a les beaux ouvrages, parfois des très rares, mais je me dis que c’est bien trop onéreux pour moi, malgré la profonde affection que je porte à ces volumes où les arts s’allient, où la poésie et le dessin se touchent et se répondent. Je les dépasse donc avec regret. J’arrive ensuite dans un coin où est entassée, comme dans un chaotique empilement de caisses et d’étagères, une quantité impressionnante d’œuvres disparates. M’approchant, je...

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Hommage à Claude Esteban | Commentaires : 0

J'ai à vous parler d'une voix qui m'a profondément touchée, parce que chantant, sur un ton auquel ne peut résister aucune fausseté, la douleur, la vraie douleur : celle qui fait paraître, plus qu'insignifiantes, honteuses, nos petites peines de rien que nous nommons avec aplomb « souffrances ». D'un nom qu'auparavant j'avais lu quelque part, puis marqué dans un coin de ma tête, et un peu oublié. Jusqu'à ce qu'un jour, subitement, dans la librairie, il me soit revenu : « Claude Esteban », en noir-gras sur la couverture Blanche, précédant l'habituel titre rouge, qui était La mort à distance. J'ai compris que ce recueil n'était pas comme les autres. Et, en effet, j'ai découvert ensuite, très...

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Max-Pol Fouchet | Commentaires : 0

« De quoi saignes-tu, dis-le, ma nuit profonde ? »1 Max-Pol Fouchet. A l'origine, une tragédie. Jeanne, sa femme, décède lors du naufrage du Lamoricière, en 1942. Max-Pol Fouchet l'avait pressenti, au moment du départ : ce funeste signal, le nom du navire qui soudain s'entènèbre, les lettres qui se reforment, et le poète qui lit : « La mort ici erre »...  Puis, un courage, une force, de ce « marié à la poésie », qui n'a eu de cesse de donner... Une oeuvre poétique, tout d'abord : mystérieuse et profonde. Belle? Le mot ne suffit pas, ne correspond pas vraiment à ce qui nous touche, lorsque nous lisons ces poèmes. Il y a, comme toujours, cette insuffisance du discours prosaïque à bien parler...

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Lise Mathieu

Pour atteindre l’étrange : la poésie de Lise Mathieu | Commentaires : 0

 Je vous propose de découvrir le domaine poétique contemporain en effectuant une étude du premier recueil de Lise MathieuLe bonheur ne dort que d’un œil. Si j’ai choisi ce poète en particulier, au-delà de l’affinité qui me lie à son œuvre, et du bon souvenir que j’ai gardé de son auteur, c’est parce que la poésie de Lise Mathieu me paraît être intéressante en elle-même, exemplaire en ce qui concerne la conception du travail du poète qui y transparait, et aussi parce qu’elle représente et synthétise l’une des tendances poétiques majeures de notre époque tout en y apportant sa propre contribution.

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